Je suis née le 11 juillet 1951 au pied de la Butte Montmartre.
J’ai vécu mon enfance aux cotés de mon père, artiste peintre sur la Place du Tertre, les marches du Sacré Cœur.

J’aime à dire que je suis née dans un pot de peinture.
Ma première peluche portait d’ailleurs des traces de peinture étant toujours auprès de mon père et déjà en complice affectueuse.

Je vivais en permanence dans la création, « le savoir observer », le voir peindre m’était naturel, la tension était palpable, l’impression que quelque chose d’important, de mystérieux se tramait, qui parfois mêlait colère et désespoir.

Mes souvenirs d’enfance emplissent ma mémoire d’odeurs et la magie de voir un tableau naitre.
Inconsciemment, je me suis imprégnée de ses faits et gestes, tout comme son discours sur l’art, la vie, la culture en général que nous partagions.
Je porte en moi cet héritage.

Mon premier tableau d’enfant a été à la fois révélateur et déclencheur de mon avenir, mais aussi la perte de mes rêves.
J’aurais bien voulu, par la suite, suivre des études d’art.
Il en a été tout autre, en tant que femme, artiste peintre était inconcevable.
Mes études m’ont donc menée vers une carrière bancaire, travail purement alimentaire, me permettant de me consacrer à ma vie familiale, tout en gardant au fond de moi mon rêve tenace.

Après de longues années d’errance, je m’autorise à vivre ma passion, je me découvre.
Mon grand combat est de passer de fille d’artiste à femme peintre.
Avoir le courage et le tempérament pour être enfin moi-même et vivre ma passion à part entière.

« Passion » est le mot juste, puisque ma vie en est dévorée, malgré le cortège insidieux du doute et du souci de la perfection.

Je suis dans MA vérité.